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  Louis Aragon et Elsa Triolet 

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Citations Elsa Triolet

AIMER 
 
L'énoncé d'un fait serait : celle que j'aime n'est pas avec moi, alors je me sens seul... Un seul être vous manque et tout est dépeuplé est l'art de dire immensément  
 
Seuls ceux qui aiment peuvent être de force à vivre (Camouflage)  
 
Celui que j’aime, pour qui j’écris, je l’appelle lecteur tout court (La mise en mots)  
 
ART- ARTISTE 
 
Seul l’art ne ment pas (Lettre à Lili, 1961)  
 
Est-il vrai que pour devenir un grand artiste, il faut aimer son art par-dessus tout ? Je le crois. Il faut l’aimer über alles (Journal d’Elsa, 26 novembre 1913)  
 
AVENIR 
 
Expliquer les événements à reculons. Nous sommes les singes de l'avenir  
 
Je doute, parce que je crois que l'avenir saura mieux (Le grand jamais)  
 
L'avenir n'est pas une amélioration du présent. C'est autre chose (Le cheval roux ou les intentions humaines)  
 
BARRICADES 
 
Les barricades n'ont que deux côtés (Les proverbes d’Elsa)  
 
BILINGUE 
 
Être bilingue, c’est un peu comme d’être bigame : mais quel est celui que je trompe ? (La mise en mots)  
 
BONHEUR 
 
Le bonheur, c’est d’être consolé, le courage, c’est d’être résigné. Mon lot à moi, c’est le courage (Journal d’Elsa, 15 septembre 1924)  
 
CREER - CREATEUR 
 
Le créateur, ce n'est pas parmi les personnages qu'on doit le chercher, ses secrets sont dans sa manière de créer (La mise en mots)  
 
Créer est aussi difficile que d'être libre (La mise en mots)  
 
Les mots sont ces quelques feuilles qui créent l'illusion d'un arbre avec toutes ses feuilles ... (Proverbes d’Elsa)  
 
ECRITURE  
 
L'écriture, c'est comme les palpitations du coeur, cela se produit L'écriture la plus noble conquête de l'homme (La mise en mots)  
 
Ce que je pensais du bien écrire, et du mal écrire, et du peu d’importance que cela a pour la force motrice d’une œuvre, je le pense plus que jamais (Lettre à Joë Bousquet, 1945)  
 
ENTENDRE 
 
Je ne me fais pas entendre si personne ne me répond (Les fantômes armés)  
 
GENIE 
 
Le génie, c’est invivable, un alcool qui tue avant de griser (Le rossignol se tait à l’aube)  
 
GENS 
 
«Comment font les gens, comment faisait-il jusqu’à présent? Il n’avait pas été conscient de penser ou de ne pas penser… Maintenant il sentait tout le temps cette chose ronde sur ses épaules. Comment pense-t-on? Avec des mots? On fait des phrases? C’est donc la même chose que de parler? Un piano muet… Pourquoi un piano? Un homme muet. Un homme qui ne parle pas tout haut, parle quand même, et tout le temps, en dedans… Quand on parle, on pense d’abord, faut croire. Mais avec quelle rapidité la pensée devient son, se traduit par du bruit! On voit d’abord, on entend après… On voit l’éclair, puis on entend le tonnerre.» (Le cheval blanc)  
 
Les gens me font pitié, tous, même ceux qui ne sont pas malheureux. J'ai tout le temps l'impression qu'ils ne remarquent pas eux-mêmes qu'ils sont malheureux. (Fraise-des-bois)  
 
HOMME 
 
L'homme ne peut rien contre la loi de la pesanteur, mais il sait utiliser la chute d'eau (Le cheval roux ou les intentions humaines)  
 
Ce que l’homme a de plus attachant, c’est la spontanéité. J’aime les gens avec qui j’arrive à être spontanée (Journal d’Elsa, 15 septembre 1924)  
 
Privé de sa patrie, l’homme éprouve un inconfort constant du corps et de l’âme toujours en peine. Comme un malade dans son lit, il ne peut trouver une position confortable, souffrant d’un mal terrible : le mal du pays (Le mal du pays)  
 
IVRESSE  
 
L’ivresse est une petite mort provisoire (Le monument)  
 
LIVRES - OEUVRES 
 
Les bons sentiments ne font pas de bons livres, je sais ça par coeur, mais les bons sentiments ne font pas forcément de mauvais livres Une oeuvre, ça vaut toutes les théories (Le monument)  
 
MALADIE 
 
Je me porte bien par haine de la maladie (Lettre à Lili, février 1939)  
 
MONDE 
 
Le ménage du monde est comme celui d'un logement. Il faut recommencer tous les jours (Les fantômes armés)  
 
Je jure devant le monde détruit, devant l’humanité entière, sourde et aveugle, je jure que j’ai eu un cœur. On détruit un cœur comme on détruit un monde. (Le cheval roux)  
 
MORT 
 
Quand on défie la mort on ne gagne qu'en perdant définitivement (La mise en mots)  
 
J'ai terriblement peur de la mort. Est-il possible que l'on vive, souffre, soit heureux, uniquement pour mourir? (Fraise-des-bois)  
 
Car qu'est que c'est que la mort, ce néant incertain, inimaginable en la comparant avec le néant avant la lettre, avec la vieillesse, ce point noir à l'horizon... (Mille regrets)  
 
NAVIRE 
 
Il n'y a pas d'endroit où l'on peut respirer plus librement que sur le pont d'un navire (Le premier accroc coûte 200 francs)  
 
PASSE 
 
Le passé a des blancs qui sont noirs (Ecoutez voir)  
 
PROPHETE 
 
J'ai appris que pour être prophète, il suffisait d'être pessimiste (Mille regrets) 
 
PROSE 
 
Je continue à penser qu'une prose où chaque mot vaut son pesant d'or est illisible (Ouvertures)  
 
RACINES  
 
Ne pas avoir de racines... être une plante coupée... c'est toujours suspect... (Le cheval roux ou les intentions humaines)  
 
REVEUR  
 
Le vrai rêveur est celui qui rêve de l'impossible (Mille regrets)  
 
ROMAN 
 
Le roman ce n'est jamais qu'une maquette d'après laquelle il nous est proposé d'imaginer la même chose grandeur nature (Le grand jamais)  
 
Le lecteur peut être considéré comme le personnage principal du roman, à égalité avec l'auteur, sans lui, rien ne se fait (La mise en mots)  
 
Le roman s'adresse à ceux qui devraient lui tendre la main (L’inspecteur des ruines)  
 
Je n’imagine pas qu’un roman puisse cesser d’exister. C’est un remède contre l’ennui, comme l’alcool ou le chewing-gum. Et comme les hommes s’ennuieront toujours, il faudra toujours leur raconter des histoires, des romans… (Les fantômes armés)  
 
SCIENTIFIQUES 
 
Les scientifiques sont arrêtés par l'idée de l'absurde, de l'hérésie scientifique, l'artiste rien ne l'arrête, il n'est pas embarrassé par la science...,C'est ainsi qu'il pénètre derrière les portes fermées à la science (Luna-Park)  
 
SILENCE  
 
Le silence est comme le vent : il attise les grands malentendus et n'éteint que les petits (L’écrivain et le livre ou la suite dans les idées)  
 
SOLITUDE  
 
La solitude n’est pas le grand thème de mes livres, elle l’est de ma vie (Lettre d’Elsa à Aragon, dans les années 1960)  
 
J’ai connu toutes les variétés de solitude : la solitude choisie et la solitude forcée, celle d’entre quatre murs et celle dans la foule, celle de l’abandon et celle de la fuite. Et ce n’est pas tout : solitude de la pensée, de la foi, par cécité et par surdité des autres, ou de soi-même. La solitude de la clairvoyance, de l’exception, la solitude de l’amour. Seule j’ai vécu, seule je suis ici, me mélangeant péniblement avec une terre qui n’est pas ma terre. (Le Cheval roux)  
 
SUICIDE 
 
Il n'y a pas de suicides, il n'y a que des meurtres (Les fantômes armés)  
 
L’idée du suicide m’a beaucoup aidée à vivre : sans cette porte de sortie toujours ouverte, la vie me serait une prison, et j’ai depuis mon enfance une peur panique des portes fermées du dehors (Bonsoir, Thérèse)  
 
La cocaïne, la morphine sont des palliatifs du suicide. Et il n’en est pas de retour, comme pour la mort, c’est pourquoi j’ai si peur de chercher ma consolation en elles (Elsa Triolet-Biographie, H. Bouchardeau)  
 
TALENT 
 
Il n’y a pas de démocratie dans le talent ! (Elsa Triolet-Biographie, H. Bouchardeau)  
 
TEMPS 
 
Le Temps n'a d'autre fonction que de se consumer : il brûle sans laisser de cendres (Le grand jamais)  
 
J'arrive au temps des échéances. J'ai dépensé ma vie qui n'est jamais qu'un prêt et qu'il faut rendre à la mort usurière (La mise en mots)  
 
On devrait toujours se voir comme des gens qui vont mourir le lendemain. C'est ce temps qu'on croit avoir devant soi qui vous tue (Luna-Park) 
 
Le temps n'est que l'activité de l'espace (Le grand jamais)  
 
On peut tuer le temps ou soi-même, cela revient au même, strictement  
 
TOUJOURS 
 
Toujours et jamais, c'est aussi long l'un que l'autre (Proverbes d’Elsa)  
 
TRADUCTION 
 
Pour moi, la traduction est une forme particulière de création pleine de responsabilité et d’abnégation, qui n’apporte au traducteur ni gloire ni argent (Lettre à Lili, 1968)  
 
La traduction devrait être l’imitation d’un texte écrit dans une autre langue ; il faut y apporter le soin du faux-monnayeur à imiter un billet de banque(La mise en mots) Traduire des vers ou aller chez le dentiste, ça revient au même : on a mal, on s’embête, et le résultat c’est quand même toujours des chaussettes reprisées (Avril 1964)  
 
VIE 
 
Les hasards de notre vie nous ressemblent (Camouflages)  
 
La connaissance de la vie est comme le sable : elle ne salit pas (Luna-Park)  
 
Je vis, comme j’attends la fin du spectacle au théâtre, par conscience professionnelle, par sentiment du devoir, comme nous ont appris à le faire nos hurluberlus, maman et papa (Lettre à Lili, mai 1949)  
 
VIEILLESSE 
 
Le temps de ma vie s'arrêtera au seuil de la vieillesse...La lassitude, l'ennui seront mon sort, la perte progressive de tout ce à quoi, de tous ceux à qui l'on a tenu durant la vie active...Que me faudrait-il comme arme contre l'épouvantail (...) Je choisis l'aller et retour de la baronne Mélanie; c'est celui des mythes qui me permet de ne plus sentir le dard de la vieillesse, ni celui de la mort (Mille regrets)  
 
La vieillesse d’une femme n’est pas moins solitaire que la solitude dans un monde vidé d’êtres humains (Le cheval roux) 

(c) Florence Saillen - Créé à l'aide de Populus.
Modifié en dernier lieu le 10.01.2012
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